Les activités culturelles
Reconstitution historique
Le
général Dagobert: Général de la révolution
2004
Le château familial,
aujourd'hui détruit, s'appelait la Grande Communière. Et oui
! Ce futur général révolutionnaire est issu de la noblesse.
Ces nobles là sont plus proches des paysans que des grands personnages
de la cour et, lorsqu'ils ne se battent pas, pour la plus grande gloire de
leur souverain, ces hobereaux vivent, parfois chichement, des produits de
leurs terres.
Les armes de la famille trônent
en bonne place sur la cheminée de la pièce principale du château
:
" Azur au chevron d'or,en tête deux loups passant, en pointe un
lion d'or rampant. "
La jeunesse de notre héros
est tournée vers l'apprentissage du métier des armes et la vie
au grand air : escrime, équitation, tir au pistolet, occupent longuement
les journées. Mais le jeune homme n'échappe pas à la
leçon du précepteur.
De par ses origines, de par son éducation, Dagobert est prêt
à rejoindre l'armée Royale en 1755.
A 20 ans, il est nommé
lieutenant au Régiment de Tournaisis.
En 1756, une fois de plus, la France est en guerre ! Après avoir enduré
celle de 100 ans, Celle de 30 ans, c'est la guerre de sept ans qui opposera
Louis XV , soutenu par l'Autriche, la Russie et la Suède ,à
la Prusse et l'Angleterre .La France perdra cette guerre en 1763 et cédera
l'Inde et le Canada.
En ce début de conflit, on créé un corps de volontaires,
sorte de régiment mercenaire pour suppléer au manque d'effectifs
dans l'infanterie légère. En 1759, le jeune Dagobert décide
de s'y engager.
Là, il va rencontrer
un de ces chef prestigieux : La Noue de Vair
Grâce à cet homme, qu'il considère comme son maître,
Dagobert va découvrir de nouveaux aspects du combat : mobilité,
concentration des feux et des moyens, offensive, exemplarité du chef.
Le 9 juillet 1754, il est blessé à la joue. Le 1ier août, pris sous un tir intense d'artillerie il échappe de justesse à la mort .Le 27 août,il charge à la tête de ses troupes, A la fin de l'assaut, ils ne seront plus que 7 autour de lui.Le 9 septembre,c'est le sabre à la main qu'il défend sa position, sauvant son unité. Le 18 septembre, il est de nouveau blessé. Ce fait d'armes lui permet de se voir confier le poste de major. Le poste pas le grade !
Mais, la guerre continue.
Aucun conflit ne ressemble à un autre. On n'apprend pas la guerre,
on la vit et surtout on en meurt.
Dagobert est reconnu comme un excellent chef d'unité de l'infanterie
légère, on lui confie de nombreuses missions de reconnaissance
Le 6 janvier1760, lors de la reconnaissance d'une redoute, en exerçant ses fonctions provisoires de major, son cheval est tué sous lui. Ses nouvelles fonctions n'ont pas changé l'homme, il ne connaît qu'un seul ordre : suivez moi !
En 1763, la guerre de 7 ans
se termine par la défaite des troupes françaises
La paix revenue, le tout nouveau commandant d'unité part en Corse avec
son régiment.
1764, la Corse : la mer, la montagne
mais pour Dagobert ce ne sera pas
des vacances.
Avec le régiment de Tournaisis ,il est chargé de fortifier la
cité de Bigaglia tout en assurant le maintien des communications, la
sûreté des axes de circulation et la protection des convois.
Cette mission terminée,Dagobert
rentre en France .Commence alors la vie de garnison d'une place forte à
une autre :,Collioure , ,Mont - Dauphin , Mont-Louis.
Mais cet homme fougueux s'ennuie sérieusement dans les casernes.
Ill y a bien quelques banquets, quelques salons et bien entendu ces activités
moins avouables qui font diront certains, le charme des cités à
soldats
Au bivouac ce sont les jeux et les chants qui rythment les soirées.
Mais cette vie pèse lourdement au bouillant Dagobert .
Le 17 mai 1787, il devient major à l'ancienneté .Il est vrai que le Régiment dans lequel il sert toujours, le Royal Italien, n'a pas bonne presse ce qui ne facilite pas l'avancement.
Par sa participation à la guerre de 100 ans, Dagobert est devenu un spécialiste des places fortes d'altitude. C'est un expert du combat et des communications en terrain accidenté, mais aussi des déplacements et de la logistique en montagne. Lors de l'assaut, il préconise l'emploi de la baïonnette qu'il considère comme un atout essentiel pour la victoire.
Fort de cette expérience,, il rédige 3 mémoires entre 1780 et 1794 où il expose ses idées sur une possible réorganisation de l'armée. Il milite pour la simplicité, la rusticité pour un combat plus mobile, une meilleure utilisation de l'artillerie et des feux mais aussi pour la recherche de l'effet de surprise et dans un autre registre pour le respect de l'homme et le confort du soldat.
En quelques mots, les préconisations
de Dagobert sont de mener dès que possible, des attaques surprises
menées par des troupes saines, mobiles bien entraînées.
-
Cette vision est moderne, novatrice. Dagobert en avance sur son temps, ne
sera pas compris par ses supérieurs .La pertinence des notions qu'il
défend ne sera reconnue que bien plus tard
Aujourd'hui, il est considéré comme le père des attaques commandos modernes.
1789, la France s'engage dans
une nouvelle aventure. La révolution Française est en marche
.
Le désordre est partout .Dagobert essaie de maintenir un semblant d'ordre
dans son régiment des Chasseurs Royaux du Dauphiné.
En 1792, la situation générale
le désespère .Les officiers, majoritairement issus de la noblesse,
sont chassés ou émigrent. Les monarchistes le solliciteront
sans doute, mais contrairement à une grande partie de la noblesse française
qui fuit en Allemagne ou en Angleterre, à aucun moment
Dagobert n'envisage de quitter la France .Pourtant, sa vie est menacée.
En effet lors de l'insurrection de ses propres soldats , il sera blessé
à la jambe. Il quitte son régiment et se réfugie chez
lui .
Profitant du chaos qui règne en France Charles IV, roi d'Espagne,déclare
la guerre à la convention le 20 avril 1792.Une fois de plus et pendant
un an et demi , la France et l'Espagne s'affrontent .
La république a besoin de tous ses soldats.
Et le 27 mai 1792, nommé colonel au 51ième régiment d'infanterie de la Sarre, Dagobert rejoint l'armée d'Italie .Sur la frontière italienne, Il est de tous les combats du printemps,
Pendant ce temps, les espagnols
envahissent le Roussillon .Sur ordre du général en chef Biron,
Dagobert est envoyé commander l'armée des Pyrénées-Orientales
qui manque de cadres. Galopant jour et nuit, il rejoint, en trois jours, son
poste. Il obtient immédiatement la confiance du comité de salut
public et un commandement .
Le 19 mars, il est à la bataille de combat de Mas Deu, aux portes de Perpignan. Un premier boulet passe sous le ventre de son cheval, un second tue la monture .la bravoure de Dagobert lors de cette bataille lui vaut d'être nommé chef de division.
Mais dans les Pyrénées
Orientales, l'héroïsme ne suffit plus, la situation est catastrophique.
L'armée en guenilles manque d'armes et de munitions, d'hommes et de
discipline.,
En juillet 1793, Perpignan est encerclée, Villefranche tombe aux mains espagnoles .Sauver Mont-louis devient indispensable. Pour cela, le Comité de salut public envoie un homme sûr : Dagobert.
Désormais, la Cerdagne française est défendue par Mont - Louis ou plutôt par Mont - Libre, valeurs révolutionnaires oblige.
Arrivé à Mont
- Libre le 5 Août, Dagobert profite de toutes les occasions pour entraîner
ses hommes, les endurcir et les familiariser au combat.
Le 28 août 1793 , toutes les troupes de Dagobert sont en place , prêtes
au combat et les espagnols n'ont rien vu.
Dagobert attaque immédiatement l'ennemi en utilisant les principes
tactiques qui lui sont chers : surprise et mobilité .Ses forces seront
divisées en trois colonnes. Chacune d'elle sera commandée par
un officier supérieur, lui-même en dirige une, le fusil à
la main.
A quatre heures du matin, le 28 à Dagobert et ses hommes attaquent
par surprise les espagnols installés au Col de la Perche.
Ce sera une victoire totale .
Profitant de cet avantage,
il s'enfonce dans les terres espagnoles
Il s'empare de Puigcerda et de Bellver et poussera même des reconnaissances
jusqu'aux portes de Urgell . Pour la République, la Cerdagne française
est libérée.
Mais tout n'est pas encore gagné !un second contingent de l'armée espagnole parti de Villefranche, réussit à prendre position au dessus du village d'Olette, exactement dans la forêt de Llansade et menace ainsi Mont-Louis .Le 4 septembre,, Dagobert fait volte face. A la tête de 1600 fantassins français, il tombe par surprise sur le camp espagnol d'Olette encore endormi. Réussite de l'opération ! En deux victoires, Dagobert sauve Mont -Louis.
Les combats du Col de la Perche et d' Olette ont fait de Dagobert le héros du Midi.
Mais la situation n'a pas
évoluée, le Roussillon est toujours aux mains des Espagnols.
Ils avancent vers Perpignan. Le Comité de salut Public appelle Dagobert
à la rescousse. En bon patriote, il accepte l'offre et redescend sur
la plaine où il sera accueilli en vainqueur.
Durant le mois de septembre, les français remportent une victoire à
Peyrestortes, ils souhaitent pourchasser définitivement l'ennemi hors
des frontières. Les combats se poursuivent autour de Trouillas menant
les troupes françaises à la défaite,Ses choix stratégiques
sont fortement critiqués et il sera suspendu de ses fonctions.
Dagobert demande à retourner à Mont-Louis, il y arrive le 30
septembre, bien soulagé de s'éloigner des cabales perpignaises.
Le 24 janvier,1794, il est
convoqué à Paris par le Comité de Salut public : on en
sort souvent que pour gravir les marches de la guillotine
En fait, il comparait le 3 février mais ses exploits en Cerdagne lui
valent d'être réhabilité le jour même Il réintègre
l'armée des P.O où ses soldats le réclament
Son retour dans le Midi est triomphal, dans toutes les villes, ont l'accueille à bras ouverts .Le plan d'invasion des terres espagnoles élaboré par Dagobert est adopté, : on lui donne le commandement de la division de Cerdagne avec 12000 hommes et 600 cavaliers.
Le 6 avril, il lance son offensive.
Il s'enfonce dans la vallée du Ségre encore enneigée
et reprend Montella le 8, la seo d' Urgell le 10 ,mais fiévreux, il
se replie sans prendre la citadelle.
C'est sur une civière qu'il commande la retraite. Le 15 avril, il arrive
à Puigcerdá .Malgré les soins le 18 avril 1794, Dagobert
expire, il a 58 ans.
Ses hommes demandent que ses
cendres soient transportées
à Mont - Louis où il est enseveli sur le parvis de l'église
au
pied de l'arbre de la liberté.
Ainsi disparaît un
homme de cur et de caractère, une des figures les plus originales,
les plus attirantes et les plus sympathiques de l'armée de la Révolution.
Vauban, Dagobert
des hommes illustres, des régiments prestigieux
ont frôlé de leur manteau de gloire les murs de notre vieille
cité. Ils ont souvent écrit avec leur sang toujours avec leur
sueur l'histoire de la Cerdagne et l'Histoire de Mont -Louis.
Mont - Louis qui s'honore du titre de ville qui lui fut donné par le
Roi, mais aussi du titre de Mont - Libre cadeau de la République
MONT - LOUIS MONT LIBRE
LIBRE DE SON DESTIN ET LIBRE DE SON CHOIX