Les activités culturelles
Reconstitution historique
Luc
Auguste Siméon Dagobert de Fontenilles
2003
Le Général Luc-Siméon
Auguste Dagobert de Fontenilles(1736-1794)
Première
partie : La jeunesse
Luc - Siméon - Auguste Dagobert de Fontenilles est né le 8 Mars
1736 en Normandie,
au lieu dit La Ragonderie sur la commune de la Chapelle Enjuger .
Le château familial,
aujourd'hui détruit, s'appelait la Grande Communière.
Luc Dagobert de Fontenilles Et oui ! ce futur général révolutionnaire
est issu
de la noblesse. Les armes de la famille trônent en bonne place sur la
cheminée
de la pièce principale du château :
" Azur au chevron d'or,
en tête deux loups passant,
en pointe un lion d'or rampant. "
La jeunesse du jeune homme est tout orientée vers l'apprentissage du
métier des armes et la vie au grand air.
Ces nobles là sont plus proches des paysans que des grands personnages de la cour et, lorsqu'ils ne passent pas leur temps à mourir sur les champs de bataille - pour la plus grande gloire de leur souverain _ ces hobereaux vivent, parfois chichement, des produits de leurs terres.
Pour notre jeune héros,
l'escrime, l'équitation, le tir au pistolet, occupent longuement les
journées.
Une seule chose est immuable : la leçon du précepteur.
En ces temps là, on ne badine pas avec l'éducation
Deuxième
partie : La guerre de Sept ans
De par ses origines, de par son éducation, DAGOBERT à peine
sorti de l'adolescence était prêt à rejoindre l'armée
Royale. Ce qu'il fit en 1755.
Le 9 mars 1756, à 20 ans, il est nommé lieutenant au Régiment
de TOURNAISIS
.
La France, une fois de plus est en pleine guerre, c'est la guerre de sept
ans.
Nous avons eu celle de 30 ans, celle de 100 ans
des brèves, des
courtes, des froides
celle ci sera perdue et se terminera en 1763.
Notre héros découvre le combat. Il s'aperçoit aussi qu'il
a tout à apprendre. Aucun conflit ne ressemble à un autre. On
n'apprend pas la guerre, on la vit et surtout
on en meurt.
Pour suppléer à
l'insuffisance des régiments d'infanterie légère en ce
début de conflit, il avait créé un corps de volontaires,
sorte de corps francs de l'époque.
Le jeune homme décide tout de suite de s'engager dans ces unités
nouvelles et autonomes.
Il va rencontrer là
un chef prestigieux : LA NOUE DE VAIR
Grâce à cet homme, Dagobert va adopter des règles tactiques
et un comportement sur les champs de bataille qui vont faire sa gloire.
- la mobilité
- la concentration des feux et des moyens
- l'offensive
- l'exemplarité du chef.
Mais cette expérience
il va l'acquérir en payant de sa personne. Le 9 juillet 1759, il est
blessé à la joue. Le 1ier août il échappe de justesse
à la mort pris sous un intense feu d'artillerie..
Le 27 août,il charge à la tête de ses troupes.. A la fin
de la journée, ils ne seront plus que 7 autour de lui.
Le 9 septembre, c'est le sabre à la main qu'il défend sa position
sauvant son unité
Le 18 septembre, il est de nouveau blessé. Ce fait d'armes lui permet
de se voir confier le poste de major. Le poste
pas le grade !
C'est en exerçant des
fonctions provisoires, le 6 janvier 1760, lors de la reconnaissance d'une
redoute qu'il a son cheval tué sous lui. En effet ces nouvelles fonctions
n'ont pas changé l'homme. Il ne connaît toujours q'un ordre :
" Suivez - moi "
Mais la guerre continue.
Reconnu comme un excellent chef d'unité de l'infanterie légère, on lui confie de nombreuses missions de reconnaissance .Heureusement, même en ces temps belliqueux, les guerres finissent toujours par s'arrêter. La paix étant là, le tout nouveau commandant d'unité part en Corse avec son régiment.
La Corse : la mer, la montagne
mais
pour Dagobert ce ne sera pas des vacances.
Il est chargé de fortifier la cité de BIGUGLIA tout en assurant
le maintien des communications, la sûreté des axes de circulation
et la protection des convois.
Au retour en France, commence
la vie de garnison d'une place forte à une autre,
Perpignan,Collioure,Villefranche de Conflent ,Mont-dauphin
, Mont-louis
.Mais on s'ennuie sérieusement dans les garnisons.
Il y a bien quelques banquets, quelques salons.
Il reste bien entendu ces activités moins avouables qui font, diront certains, le charme des cités à soldats mais cette vie pèse lourdement au bouillant Dagobert.
1787 le 17 mai , il devient
major à l'ancienneté .Il est vrai que le Régiment dans
lequel il sert toujours, le Royal Italien, n'a pas bonne presse ce qui ne
facilite pas l'avancement.
1788 le 1ier mars, cette unité devient le Régiment des Chasseurs
du Dauphiné.
Dagobert est devenu un spécialiste
des places fortes d'altitude.
C 'est un expert du combat et des communications en terrain accidenté,
mais aussi des déplacements et de la logistique en montagne.
Il rédige un mémoire dans lequel il développe ses idées
sur une possible réorganisation de l'armée. La vision est moderne,
novatrice. Il milite pour la simplicité, la rusticité mais aussi
pour le respect de l'homme et le confort du soldat. Il milite pour un combat
mobile, une meilleure utilisation de l'artillerie, des feux et la recherche
de l'effet de surprise.
Il préconise l'emploi de la baïonnette lors de l'assaut qu'il considère comme facteur primordial dans la décision du sort d'une bataille.
Ainsi de mémoires en rapports, de rapports en synthèses, ses idées se précisent. Il peut même être considéré comme un précurseur du combat de l'armée voir même pour certains comme un des pères fondateurs de l'infanterie moderne. Son dernier ouvrage paraîtra en 1794.
Mais déjà, la France est engagée dans une autre aventure. Le désordre est partout. Dagobert est toujours au Régiment de chasseurs du Dauphiné. Il essaie d'y maintenir un semblant d'ordre.
La situation générale
le désespère. Les officiers sont chassés. La vie de Dagobert
lui même est menacée. Il quitte son régiment et se réfugie
chez lui à St Lô.
En Normandie, il est certainement très sollicité par les monarchistes
et reçoit sans doute des propositions alléchantes. Cependant
à aucun moment il n'envisage de quitter la France pour rejoindre le
coin des immigrés.
.
Le 20 avril 1792 c'est la guerre. La république a besoin de tous ses
soldats.
Le 27 mai 1792, il est nommé colonel au 51ième régiment
d'infanterie. Ill rejoint l'armée d'Italie.
Il est de tous les combats
.Pendant ce temps, les espagnols ont envahi le Roussillon.
Pour faire face à cette menace, Dagobert est envoyé dans les
Pyrénées -Orientales
Galopant jour et nuit il rejoint son nouveau poste en trois jours.. Il obtient
immédiatement la confiance du comité de salut public et un commandement.
Le 19 mars, il est à
la bataille de combat de Mas Deu . Un premier boulet passe sous le ventre
de son
cheval, un second tue la monture, un troisième enfouit Dagobert sous
la terre et c'est le sabre à la main qu'il s'en dégage pour
faire face à l'ennemi.21
Mais dans les Pyrénées Orientales, l'héroïsme ne
suffit plus, la situation est catastrophique.
L'armée en guenilles manque d'armes et de munitions, d'hommes, de discipline, de chefs intelligents, ce qui de tout temps reste une denrée rare Cependant ,Perpignan toujours menacée ne sera jamais prise .Le 4 août, Villefranche se rend ouvrant la porte de la Cerdagne française .
Désormais la Cerdagne est défendue par Mont - Louis qui ne possède qu'une garnison fantôme.
Dagobert qui depuis qu'il est arrivé profite de chaque occasion pour harceler l'ennemi utilise toutes les actions pour entraîner ses hommes, les endurcir et les familiariser au combat, est désigné le 5 août pour sauver la Cerdagne.
. Il pousse ses unités sur deux axes : l'antique chemin aux canons et la vallée de l'Aude.
Le 28 août à
Mont-Louis, toutes les troupes sont en place , prêtes au combat et les
espagnols n'ont rien vu.
Dagobert décide d'attaquer immédiatement l'ennemi. Ses forces
divisées en trois colonnes seront commandée par un officier
supérieur, lui-même en dirige une, le fusil à la main.
Le 28 à l'aube s'engage le combat au Col de la Perche.Ce sera une victoire totale .Il s'empare de Puigcerda et de Bellver et poussera même des reconnaissances jusqu'aux portes de Urgell. Pour la République, la Cerdagne française est libérée
Mais déjà Dagobert
est reparti vers Mont - louis pour faire face aux espagnols du camp d'Olette
.
Le 4 septembre, ayant fait volte face, Dagobert à la tête de
1600 fantassins français tombe par surprise sur le camp espagnol d'Olette
encore endormi. La victoire est totale. En deux batailles, Dagobert a sauvé
Mont -Louis.
Les combats du Col de la Perche et d' Olette ont fait de Dagobert le héros
du Midi. Il redescend 0 Perpignan mais la situation n'a pas évoluée.
Revenu dans ses montagnes,,
dans la neige, dans le froid, le général repousse toutes les
tentatives espagnoles pour reprendre la Cerdagne.
L'hiver est là et les unités stationnées en Cerdagne
doivent prendre leurs quartiers d'hiver .Dagobert redescend à Perpignan
et se retire en Normandie.
marches
Le 24 janvier, il est convoqué à Paris par le Comité
de Salut public : on en sort souvent que pour gravir les marches de la guillotine.
En fait, il comparait le 3.Il est réhabilité le jour même
et réintègre l'armée des P.O où ses soldats le
réclament
Son retour dans le Midi est triomphal, dans toutes les villes, ont l'accueille à bras ouverts. Le plan d'invasion de Dagobert enfin adopté, on lui donne le commandement de la division de Cerdagne avec 12000 hommes et 600 cavaliers.
Le 6 avril, il lance son offensive. Il s'enfonce dans la vallée du Ségre encore enneigée et reprend Montella le 8, le 10 Urgell mais fiévreux, malade, il se replie sans prendre la citadelle.
C'est sur une civière
qu'il commande la retraite. Le 15 avril, il arrive à Puigcerdá
.Malgré les soins le 18 avril 1794, Dagobert expire, il a 58 ans.
Les troupes de Cerdagne demandent que ses cendres soient transportées
à Mont - Louis où il est enseveli sur le parvis de l'église
au pied de l'arbre de la liberté.
Ainsi disparaît un homme de cur et de caractère, une des
figures les plus originales, les plus attirantes et les plus sympathiques
de l'armée de la Révolution
Vauban, Dagobert,
des hommes illustres, des régiments prestigieux
ont frôlé de leur manteau de gloire les murs de notre vieille
cité .Ils ont souvent écrit avec leur sang toujours avec leur
sueur l'histoire de la Cerdagne et l'Histoire de Mont -Louis.
Mont - Louis qui s'honore du titre de ville qui lui fut donné par le
Roi, mais aussi du titre de Mont - Libre cadeau de la République
MONT
- LOUIS MONT - LIBRE
LIBRE
DE SON DESTIN
ET
LIBRE
DE SON CHOIX